Dans le cadre de notre TPE, nous avons eu la chance de rencontrer sept personnes.
Nous nous sommes rendues deux fois à l'INRA de Nouzilly, pour rencontrer Mme. Denesvre, M. Gautron et M. Gourichon : le mercredi 28 octobre et le mardi 17 novembre. Ces derniers ont approfondi avec nous les parties les plus scientifiques.
Grâce à Mme. Piquet, la documentaliste, nous avons eu la chance de rencontrer M. Bressac, le 29 octobre, qui nous a expliqué en détail les modes de productions et les différents élevages.
Pose avec M.Bressac, devant l'Université François-Rabelais. La photo a été prise le jeudi 29 octobre 2015, lors de notre rencontre enrichissante.
Armelle a pu contacter sa vétérinaire, Mme Dorey, qui nous a éclairées sur les différentes maladies qui affectent la poule. Nous lui avons rendu visite le jeudi 29 octobre en début d'après-midi
Le même jour, à Fondettes, nous avons rencontré M. Lacroix, éleveur de poussins depuis plus de 20 ans. Il nous a montré sa propriété et nous a commenté ses méthodes de travail.
Visite de l'élevage de M. Lacroix, à Fondettes, le jeudi 29 octobre 2015.
Vinciane s'est rendue au salon régional de l’agriculture, de la gastronomie & des vins et a pu passer un moment avec des producteurs locaux de Gélines de Touraine .
Camille a visité l'exploitation avicole de M. Vaucel, qui possède un élevage de poulets élevés dans des conditions dites d'"élevage au sol". Sa propriété se situe près de Châtellerault (86). Ci-joint l'interview de ce-dernier :
Comment vous est venue l'idée d'entreprendre cet élevage ?
" Tout d'abord, j'ai créé cet élevage car je voulais me diversifier, je souhaitais faire autre chose au niveau de l'exploitation.
Je possédais et je possède toujours 200 hectares. Il y a 5 ans, je voulais créer un atelier de poules pondeuses en plein air, mais malheureusement mon projet n'a pas abouti. Alors j'ai décidé de produire des œufs pour qu'ils soient destinés à la reproduction. Ceux-ci sont envoyés chez un accouveur pour qu'il puisse faire naître les poussins.
Depuis quand exercez-vous votre profession ?
" En 1990, j'étais technico-commercial (salarié de la force de vente qui possède, comme son nom l'indique, une double compétence, technique et commerciale). Puis en 1995 je suis devenu agriculteur à Saint-Sauveur. Je possédais déjà 120 hectares. En 1999, j'ai acquis mes 200 hectares et jusqu'en 2012 j’ai continué mon métier de céréalier."
Travaillez-vous seul, en famille, avec du personnel ?
" Dans mon entreprise j'ai 3 salariés qui travaillent à l'année. Mes filles viennent de temps en temps me donner un coup de main pour ramasser les œufs."
Quel est le fonctionnement de votre élevage ?
" Mon élevage contient 28 000 poules et 1 200 coqs mélangés. Ils sont répartis dans 2 bâtiments identiques, et il y a assez d'espace pour qu'ils ne soient pas collés les uns aux autres. Chacun des bâtiments mesure 122m x 15m. Au milieu des bâtiments, on a une rangée de petites maisons où se trouvent les pondoirs. A l'intérieur, il y de la lumière et un rideau pour plus d'intimité. Les pondoirs sont incurvés et les œufs se retrouvent sur un tapis roulant, manipulés dans le sas par les salariés. Il arrive assez rarement que les œufs récoltés ne soient pas fécondés. Ensuite les œufs continuent sur le tapis roulant et une machine équipée de ventouses les dépose sur des plateaux pouvant contenir 150 œufs.
Pour gérer le bien-être des poules, tout est pris en charge par les ordinateurs : le remplissage des gamelles, la ventilation dynamique (car les poules ne peuvent pas vivre dans un environnement où il fait trop froid ou trop chaud)... Les ordinateurs veillent à ce que la température soit en accord avec le bien être des poules. Il y a une tournée de nourriture tous les matins : une poule mange à peu près 130 g et un coq 170 g. Les poules sont pesées régulièrement pour qu'on puisse suivre leur courbe pondérale afin d'éviter qu'elles ne soient trop grosses ou trop maigres. Il faut aussi prendre en compte l'âge, car une vieille poule pond des œufs plus fragiles que la normale. Pour renforcer la coquille, on ajoute du calcium et des protéines.
Les œufs récoltés partent une fois par semaine. En attendant, ils sont conservés dans une pièce où la température atteint les 15-20°C. Ainsi l'embryon stoppe sa croissance. Si nous souhaitons entrer dans le "poulailler" il faut prendre de grandes précautions pour ne pas transmettre de microbes aux poules. Pour cela, on s'habille avec des vêtements adéquats (combinaisons, protège-chaussures, charlottes...). "
Pourquoi avoir pris un si grand nombre de poules ?
" C'est une question de logistique. Un éleveur de plein air ne peut posséder que 3 000 poules. Pour les œufs label il faut en posséder au moins 30 000. En fait, c'est avant tout pour la rentabilité qu’il est préférable d'avoir un grand élevage. 30 000 est considérés aujourd'hui comme un chiffre classique, si l'on veut en posséder plus, il faut passer par une requête administrative. Pour monter un élevage de 30 000 poules, il faut seulement une autorisation de travaux."
Combien d’œufs produisez vous par an ?
" Je produis entre 4 500 000 et 5 000 000 œufs par an. Mes poules sont destinées à la chair, elles pondent donc 1 œuf tous les 2 jours. (ce ne sont pas des poules pondeuses). En un an, une poule pond 175 œufs. Tous les 12 mois, je reçois un nouveau lot de poulettes, qui vont pondre pendant 9 mois et demi. Ensuite, elles partent à l'abattoir et nous faisons un grand nettoyage pendant 2 mois. On va ramasser les fientes (350 t), laver et désinfecter pour que tout soit propre à l'arrivée de l'autre lot.
Si on change de poules tous les 10 mois, c'est parce qu’on tient compte de leur courbe exponentielle. Les poules vont pondre énormément pendant plusieurs mois, on appelle le maximum de la courbe : le pic de ponte. Il représente 85 % des pontes. Puis, petit-à-petit la courbe redescend. Il ne sert plus à rien de les garder trop longtemps car économiquement, les vieilles poules ne sont pas rentables, elles sont emmenées à l'abattoir."
Quel est le pourcentage de naissances par rapport aux poussins fournis ?
" Pour 100 œufs on obtient 80 % de naissances. Le coq coche la poule (répand ses spermatozoïdes dans la femelle) une fois par semaine donc le jour où la poule pond un bel œuf, le lendemain le second sera mal formé et le surlendemain le troisième sera plus petit, etc.
Une fois les œufs emmenés chez l'accouveur, ils sont placés dans un incubateur où la température est haute (34 °C) et on ajoute un peu d'humidité pour ramollir légèrement la coquille. Après une période de 20 jours, les poussins sont prêts à sortir et sont déplacés dans un éclosoir. Juste avant, ils sont mirés pour pouvoir retirer les 20 % d’œufs non fécondés (ou ceux qui ont des imperfections comme des fissures)."
Quels sont les autres types d'élevages que l'on peut rencontrer ?
" Comme ici, on trouve majoritairement des élevages intensifs. Les poules pondent au printemps donc lorsqu'on les reçoit en janvier il faut "créer" le printemps. Pour cela, on utilise une lumière artificielle, qui est allumée pendant 14 heures tous les jours. Elle fonctionne de 5h du matin jusqu'à 19h. Dans un élevage comme le mien, les poules ne sortent jamais car elles seraient susceptibles d'attraper des maladies ou des bactéries qui pourraient engendrer des modifications sur l’œuf. C'est pour cela que les poules sont vaccinées toutes les 2 semaines puis toutes les 3 semaines et tous les 3 mois, etc. Nous leur fournissons également une eau traitée et chlorée.
Il existe d'autres élevages où les œufs sont utilisés pour l'alimentaire :
- l'élevage bio où il n'y a pas plus de 600 poules. Les œufs sont très chers.
- l'élevage en plein air. C'est, selon moi, le plus représentatif et le plus demandé car les poules peuvent être en contact avec l'extérieur.
-l'élevage en batterie où les poules sont en cage alignées sur plusieurs étages, où on leur demande sans arrêt de pondre."
Philippe Lacroix est un rescapé de l'aviculture, dont Fondettes a été l'un des pôles nationaux de production les plus importants dans les années 60 (*) . Il
a résisté à la crise de la filière avicole suite à la grippe aviaire en 2005.
Originaire de Richelieu, titulaire d'un bac F1, spécialisé en mécanique générale, il a suivi une formation professionnelle pour adulte au lycée agricole de
Fondettes au moment de son installation. Son activité se concentre surtout sur la vente de poussins d'un jour pour l'élevage de chair et la ponte, la production et la vente de poulets
démarrés de trois à six semaines ainsi que de poulettes pondeuses de trois à vingt semaines.
La vie à la française
« Je suis très attaché à la qualité de vie à la française, précise l'exploitant. Je m'occupe de la partie délicate de l'élevage pendant les
trois premières semaines. Les clients peuvent, par la suite, finir d'élever leurs volailles comme ils le souhaitent, chacun ayant ses petits secrets... ».
Ses clients sont à 85 % des particuliers, les 15 % restants étant des agriculteurs qui terminent l'élevage et vendent en prêt à cuire. « Le point
important dans la qualité d'une volaille est son âge d'abattage. Les aliments sont maintenant très surveillés au niveau de leur composition. J'essaie de maintenir un choix d'espèces le
plus large possible avec, en race ancienne, la Sussex », explique M. Lacroix.
Toujours souriant et aimant partager les bonnes choses, il a été élu conseiller municipal (MoDem) en 2008. Très présent sur le terrain, il est fortement
impliqué dans la vie associative.
(*) Voir NR du 5 novembre.
Présentation de l'Unité de Recherches Avicoles de l'INRA de Nouzilly (37) (Allo docteurs)